La biodiversité est une nécessité, pas une mode ou une tendance. La biodiversité joue un rôle crucial pour la qualité de vie dans nos villes et pour notre chaîne alimentaire. Trois quarts de nos cultures agricoles et horticoles ont besoin des abeilles et des pollinisateurs (sauvages). Ces insectes sont malheureusement de moins en moins nombreux. Assister de manière impuissante à ce phénomène n’est pas une solution, mais augmenter activement leur biotope en est une. Avec un toit bourdonnant, par exemple.
« En mai, tonte à l’arrêt ! », « La semaine de l’abeille »... De plus en plus d’initiatives largement soutenues soulignent l’importance de la biodiversité. L’urbanisation croissante, le réchauffement climatique et les pesticides font peser une lourde pression sur le biotope naturel de divers animaux et plantes. Le nombre d’insectes a diminué de 80 % en 30 ans, un chiffre étourdissant, qui fait surtout réfléchir. Réfléchir à la façon dont nous pouvons contribuer à inverser la tendance. L’une des réponses se trouve au-dessus de nos têtes : une toiture bourdonnante, la version biodiversifiée de la toiture verte.
De toiture verte…
Les toitures vertes ne datent pas d’hier et leur valeur ajoutée pour la qualité de vie, notamment dans les zones urbanisées, ne cesse de croître : elles régulent l’eau de pluie et évitent les inondations, refroidissent le bâtiment, tempèrent l’effet d’îlot de chaleur urbain, forment une couche d’isolation naturelle et allègent la facture d’électricité...
« Nous installons des toitures vertes depuis 25 ans. Nous constatons que pour les architectes, les promoteurs immobiliers, les entrepreneurs et les maîtres d’ouvrage, la verdure est de plus en plus une composante fondamentale d’un projet, souvent pour l’aspect esthétique. L’époque où l’on prévoyait quelques plantes masquantes autour d’un bâtiment est révolue. »
Dave Martens, Directeur général d’IBIC
Toute cette verdure est formidable, mais il est toujours possible de faire mieux. Parce que ‘vert’ ne signifie pas automatiquement ‘biodiversifié’. « Une grande pelouse soigneusement tondue chaque semaine n’a aucune utilité pour les pollinisateurs. Ils n’y trouvent ni fleurs, ni pollen, ni nectar », souligne Dave. « Il en va de même pour les toitures vertes. De nombreuses personnes ayant une toiture verte extensive ne veulent y voir que le sedum qui a été planté et enlever tout ce qu’elles considèrent comme des ‘mauvaises herbes’. Or, cela limite les possibilités pour d’autres végétaux et donc pour la faune. »
…à toiture bourdonnante
Une toiture verte n’est pas automatiquement un refuge pour divers animaux et plantes. Contrairement à une toiture bourdonnante. Pour être plus précis, une toiture bourdonnante devient ce biotope, car IBIC réalise un travail de pionnier en collaboration avec la KU Leuven, la PXL Hogeschool et Natuurpunt, avec le soutien du VLAIO. « Avec nos partenaires, nous développons un mélange de semences qui attire les pollinisateurs sauvages sur les toitures vertes. Toute la végétation spontanée indigène est également la bienvenue sur une toiture bourdonnante, de sorte à obtenir un biotope bien équilibré. Nous enlevons uniquement les jeunes pousses d’arbres susceptibles d’endommager le toit. »
« L’étude est en cours depuis début 2020 sur quatorze toitures bourdonnantes à Anvers, Gand, Bruxelles et Louvain – et sur le toit de notre siège social à Aartselaar. La longue sécheresse qui a sévi juste après les semis nous a joué des tours l’année dernière, mais pour l’instant, les toitures bourdonnantes fleurissent et nous avons décidé de prolonger le projet. Dès qu’il aura été scientifiquement prouvé que notre dispositif donne des résultats et stimule efficacement la biodiversité, nous commercialiserons le concept. Selon toute vraisemblance, ce sera pour début 2022. »
Dave Martens, Directeur général d’IBIC
Un foyer accueillant pour les insectes utiles
Attirer les abeilles et les pollinisateurs (sauvages) avec une végétation adaptée est une chose. Garder cette faune sur le toit en est une autre. Pour qu’une toiture bourdonnante améliore la biodiversité, elle doit littéralement être un ‘foyer accueillant’.
« C’est la raison pour laquelle nous créons sur la toiture l’habitat le plus naturel possible pour ces insectes utiles : un tronc d’arbre perforé, un petit monticule de sable argileux, quelques rochers, un endroit où stagne l’eau, etc. De cette façon, les toitures bourdonnantes sont un passage entre d’autres espaces verts, jardins publics et parcs. Elles font partie d’un corridor vivant à travers la ville. »
Dave Martens, Directeur général d’IBIC
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