Le changement climatique ne fera qu’accentuer les atouts de nos toitures végétales. Mais la toiture verte est-elle vraiment faite pour résister aux vagues de chaleur, aux pluies torrentielles et aux longues périodes de sécheresse auxquelles nous pouvons nous attendre en raison du réchauffement climatique ?
Les toitures végétales ont un effet bénéfique sur l’environnement et compensent entre autres l’effet d’îlot de chaleur urbain. Elles absorbent et dégagent moins de chaleur parce qu’elles deviennent moins chaudes que les toitures traditionnelles où la température peut atteindre 80°C, qu’elles refroidissent plus rapidement la nuit... En outre, les toitures vertes forment des tampons naturels en cas de fortes averses et contribuent à éviter les inondations. Plus les conditions météorologiques sont extrêmes, plus la toiture verte gagne en importance. Tout au moins si la toiture végétale est armée contre ces changements climatiques...
Les plantations sur les toitures vertes sont résistantes ; les espèces – en particulier les sédums – sont sélectionnées en ce sens. Il ne serait pas judicieux de les remplacer par des espèces plus méditerranéennes en raison du réchauffement climatique, car dans notre pays, nous connaissons de plus grands écarts de température et des épisodes très froids en hiver.
Quels sont les secrets ? Un bon départ, l’entretien et une irrigation éventuelle.
Un bon départ
Afin que la végétation s’enracine correctement et qu’elle ait l’occasion de s’épanouir, elle doit être plantée au bon moment. Au début de l’automne, et pas au printemps juste avant un été sec et chaud. Dave Martens, directeur général d’IBIC, est non seulement un spécialiste en la matière, mais aussi un expert par expérience : « Le début est le moment le plus important. J’ai semé ma toiture verte en automne. L’été suivant, il a fait sec pendant plus de trois mois. Lorsque j’ai inspecté ma toiture en septembre, elle avait encore l’air bien fraîche. »
Cela semble simplement du bon sens rural, mais trop d’entrepreneurs proposent encore de semer une toiture verte avant la réception d’un bâtiment, peu importe la saison. La nature est impitoyable : ceux qui ne respectent pas cette règle sont sanctionnés par une toiture verte pauvre, remplie de petites plantes chétives. Dave : « Nous voulons offrir de la qualité et nous prenons nos responsabilités à cet égard. En semant tout en automne, nous avons plus de travail, car nous devons souvent d’abord désherber les plantations qui ont poussé naturellement sur le toit. Mais nous avons notre fierté : c’est le résultat final qui compte. »
Entretien
Une toiture végétale nécessite de l’entretien. Pas énormément, mais quand même deux fois par an pour une toiture verte extensive. (Les toitures vertes intensives et les jardins en toiture à part entière nécessitent évidemment plus d’entretien.) C’est le seul moyen de garantir le système et les plantations. Des plantes indésirables ou des semences d’arbres peuvent toujours prendre racine sur une toiture verte – apportées par le vent ou les oiseaux – ce qui peut endommager l’étanchéité. Il est donc nécessaire de les enlever.
De plus, chaque orage emporte des nutriments et des minéraux, appauvrissant ainsi la couche de substrat. Pour augmenter la résistance des plantes, une toiture végétale a besoin d’engrais.
« Ceux qui prennent un tant soit peu soin de leur toit seront récompensés par un tapis de végétation dense et bien fleuri. C’est bon pour la biodiversité, mais une toiture verte dense isole aussi mieux l’habitation et assure une évaporation optimale. »
Dave Martens, directeur général d’IBIC
Irrigation
En raison des longues périodes de sécheresse, l’installation de systèmes d’irrigation sur certaines toitures vertes est souhaitable. « Normalement, les toitures végétales sont des tampons humides, le mot ‘irrigation’ peut donc sembler contradictoire, mais trop sec c’est trop sec », souligne Dave. Il importe de prendre en compte le système d’irrigation dès le départ, dès la conception de la toiture végétale. « Nous fournissons par exemple des citernes pour récupérer un maximum d’eau en hiver afin de l’utiliser en été. Nous travaillons ainsi à une solution durable. »
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