Les toitures de rétention, également appelés toitures bleues, stockent l’eau de pluie aussi longtemps que possible sur le toit. Cela présente deux avantages : en cas d’averses intenses, ces toitures font office de tampon et allègent la pression sur les égouts, et en cas de longue période de sécheresse, elles deviennent des réservoirs utiles. De beaux atouts, mais sommes-nous prêts pour les toitures bleues ?
Pluie extrême et sécheresse extrême – soit beaucoup trop ou beaucoup trop peu d’eau : nous y serons de plus en plus confrontés avec le réchauffement climatique. Les toitures bleues qui permettent de retenir et de réutiliser l’eau sont promises à un bel avenir. Mais cet avenir est-il proche ou lointain ?
L’eau devient précieuse et il faut prendre soin de ce qui est précieux. Il est donc intéressant de réfléchir aux moyens de collecter l’eau de pluie et de l’employer de manière utile. Les toitures végétales classiques sont déjà une excellente option, car ce sont des éponges qui peuvent retenir beaucoup d’eau et la libérer lentement par évaporation. Les toitures de rétention vont plus loin, car leur objectif est de retenir l’eau le plus longtemps possible. « Les toitures vertes et bleues sont toutes deux idéales pour soulager le réseau d’égouttage en cas de fortes pluies et éviter les inondations, mais une toiture de rétention offre encore plus de perspectives de réutilisation durable des eaux pluviales : arrosage du jardin, usage domestique... » Dave Martens, directeur général d’IBIC, spécialiste des toitures végétales
Mais ce qui est souhaitable est-il également réalisable ? Il n’y a aucun obstacle technique à la réalisation d’une toiture bleue. Un changement de mentalité est toutefois nécessaire. Selon les règles de l’art, une toiture plate doit avoir une pente d’au moins 2 % pour éviter la stagnation. C’est ce que préconise le CSTC, c’est ce à quoi sont habitués les couvreurs, c’est ainsi que les architectes conçoivent les toitures plates, et la quasi-totalité des techniques d’étanchéité et des matériaux classiques sont adaptés à cela. Il n’est pas évident de rompre avec cette habitude.
« La logique veut qu’une toiture bleue soit vraiment plate, sans aucune pente. IBIC a déjà reçu plusieurs demandes d’aménagement de toiture bleue, jusqu’à ce qu’il s’avère que la construction du toit n’était pas plate... Les architectes reconnaissent l’importance des toitures à rétention d’eau, ils veulent aussi les intégrer dans leurs projets, mais ils ne voient pas toujours la problématique dans son ensemble. Notre conseil est le suivant : si vous voulez vraiment réaliser une toiture bleue, tenez-en compte dès l’élaboration des plans, lors de la phase de conception. »
Dave Martens, directeur général d’IBIC, spécialiste des toitures végétales
Si tout a été pensé correctement, IBIC dispose de tout le nécessaire en interne pour réaliser correctement une toiture bleue, en utilisant entre autres :
- les panneaux alvéolaires en nid d’abeille SOPREMA Retentio, qui créent un faux sol sous lequel est recueillie l’eau et sur lequel est appliqué le substrat pour une toiture verte
- Slowli de SOPREMA, un ingénieux système de drainage différé et contrôlé sur les toitures à rétention d’eau
Les smart roofs ou toitures intelligentes, c’est-à-dire des toitures bleues équipées d’une bonne dose de technologie, seront pour un avenir un peu plus lointain.
« Le drainage d’une toiture de rétention est alors régulé intelligemment sur la base d’informations provenant de satellites, de pluviomètres et de radars des précipitations. Lorsqu’une forte averse arrive, les toitures se vident afin de libérer de l’espace pour récupérer l’eau de pluie au moment où les égouts sont encore en mesure de l’absorber. Les smart roofs contribuent à éviter les inondations dans les zones urbanisées. »
Dave Martens, directeur général d’IBIC, spécialiste des toitures végétales
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