Selon les chiffres du bureau d’informations commerciales GraydonCreditsafe, le nombre de faillites dans la construction a atteint un niveau record en 2024, avec 2627 faillites au total, soit 14 % de plus qu’en 2023.
"La construction reste encore et toujours un secteur sensible aux faillites. Cela est dû au nombre élevé de start-ups dans le secteur, en raison des coûts de démarrage relativement faibles, mais aussi aux faibles marges bénéficiaires, caractéristiques du secteur. En 2024, les volumes de construction étaient sous pression, surtout dans la construction et la rénovation de logements, ce qui rend les choses encore plus difficiles pour le secteur. Malheureusement, cette tendance se poursuit en 2025"
Niko Demeester, CEO d’Embuild, la fédération de la construction.
En 2024 le segment le plus durement touché était celui de la construction de logements, qui a connu une très forte baisse de son activité (-7,3 %), et ce, après déjà deux très mauvaises années. L’année 2025 ne promet guère mieux pour ce segment (-3,3 %), ce qui est particulièrement inquiétant.
"Il va justement falloir construire plus de logements, car le nombre de personnes seules et de familles monoparentales augmente, et de plus en plus de personnes âgées restent vivre chez elles. Durant les cinq prochaines années, 375 000 nouveaux logements doivent être construits en Belgique, sinon nous connaîtrons une crise du logement généralisée, comme celle des Pays-Bas"
Niko Demeester, CEO d’Embuild, la fédération de la construction.
Le segment de la rénovation des logements est lui aussi en mauvaise posture depuis déjà deux ans. En 2022, le taux de croissance avait augmenté de 2,5 %, mais depuis, il a fortement baissé en 2023 (+1 %) et en 2024 (+0,5 %). Il restera largement insuffisant en 2025 (+1,3 %). Pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, les travaux de rénovation vont devoir s’accélérer dans les années à venir.
En Flandre, ils devront être 3 fois plus rapides, et à Bruxelles et en Wallonie, 4 fois plus rapides. Concrètement, en Belgique, il faudrait rénover 471 logements par jour, contre 144 aujourd’hui.
Le seul segment qui a enregistré des résultats positifs en 2024 est celui des travaux d’infrastructure, avec une hausse de l’activité de 4,1 %. Cela est lié à un grand nombre de projets d’infrastructure, comme l’Oosterweel à Anvers, la nouvelle écluse à Terneuzen, les investissements locaux réalisés en automne 2024 avant les élections ainsi que les plans de relance. Après les élections, les nouvelles administrations et nouveaux gouvernements (au niveau fédéral et régional) ont toujours besoin d’un peu de temps pour élaborer leurs plans d’investissement.