La construction se porte bien : le nombre de travaux de construction a augmenté d'environ 2 à 2.5 % en 2018 et selon les prévisions, cette croissance devrait se maintenir cette année, en ralentissant toutefois quelque peu (1.5 à 2 %). Actuellement, les carnets de commandes des entreprises de construction sont remplis pour plus de 6 mois en moyenne, ce qui constitue le meilleur résultat en 10 ans.
Malgré un certain ralentissement de l'économie, la confiance des entrepreneurs dans la construction demeure élevée. Ce qui est compréhensible, puisque le volume d'activité y a progressé de quelque 2 à 2.5% en 2018, et que les prévisions pour 2019 laissent entrevoir une augmentation de 1.5 à 2 %. Les entreprises de construction ont actuellement suffisamment de commandes pour assurer du travail pour plus de six mois. L'emploi dans la construction a augmenté de près de 3,000 unités entre le 1er octobre 2017 et le 30 septembre 2018 (1,800 travailleurs et 1,100 indépendants). Malgré tout, la pénurie de main-d’œuvre se fait également ressentir dans le secteur : à la fin du troisième trimestre de 2018, 16,500 postes y étaient vacants. Cette pénurie de main-d’œuvre freine les activités de nombre d'entreprises de construction.
Davantage de logements construits, mais uniquement en Flandre
Quelque 59,000 nouvelles maisons et appartements ont vu le jour en 2018. Il s'agit d'une hausse de 15% par rapport à 2017, mais cette augmentation concerne uniquement la Flandre. Elle résulte de l'effet d'anticipation sur le renforcement de la norme énergétique en Flandre (entrée en vigueur le 1er janvier 2018). En Wallonie, la construction de maisons et appartements neufs a chuté de 5%, et même d'un quart à Bruxelles. En revanche, les travaux d'infrastructure ont augmenté de 10% en 2018. Cette augmentation résulte en grande partie des élections communales et de l'intensification des travaux du métro bruxellois.
Les prix de la construction augmentent de 3.6 %
Les coûts de la construction ont augmenté de 3.6 % en 2018, plus que l'inflation, qui s'est montée à 2.1%. Cette augmentation est exclusivement liée à la forte augmentation des prix des matériaux de construction (+5.6 %). Elle est exceptionnelle. En principe, elle suit l'évolution de l'inflation. Le coût en 2019 dépendra essentiellement de l'évolution des prix des matériaux.
Des propositions pour une transition énergétique
Quelque 80% de notre parc résidentiel datent d'avant 1985, et leur performance énergétique laisse donc à désirer. Au total, 5.5 millions de logements représentent 40% des émissions de gaz à effet de serre. Autrement dit, ces vieux logements sont de grands pollueurs. Le problème est que la croissance économique attendue sur les dix années à venir est plutôt faible, et que le pouvoir d'achat n'augmentera donc lui aussi que de manière limitée. En d'autres termes, nous devrons nous montrer créatifs dans l'utilisation des moyens nécessaires à la transition énergétique. La Confédération Construction propose quatre mesures concrètes pour y contribuer.
La première d'entre elles consiste en un budget voiture et construction. Les travailleurs qui ont une voiture de société, ou devraient en avoir une dans leur package salarial, doivent pouvoir choisir entre un budget « voiture » et un budget « construction ». Avec ce budget, qui présenterait les mêmes avantages fiscaux pour les employeurs et les travailleurs que le régime des voitures de société, ces travailleurs pourraient effectuer une construction ou une rénovation écoénergétiques. Notre parc résidentiel gagnerait ainsi plus rapidement en durabilité en termes de consommation énergétique.
Pour atteindre cet objectif, la Confédération Construction plaide en outre pour une généralisation à toute la Belgique du taux de 6 % sur la démolition- reconstruction et la mise en place systématique d'un prêt écologique.